Des policiers ferment le commissariat de Brest pour dénoncer le sous-effectif chronique
Le commissariat de Brest est resté fermé toute la nuit de lundi à mardi pour la première fois de son histoire. Les fonctionnaires
présents n’étaient pas assez nombreux pour assurer l’accueil du public, estime le syndicat Unité SGP Police-FO à l’origine de cette
action symbolique.
La problématique du manque de policiers à Brest n’est pas nouvelle, mais elle a atteint un nouveau palier lundi soir. Vers 22h30, l’équipe de nuit a décidé de fermer les grilles du commissariat faute d’effectifs suffisants. Une situation inédite, qui relève d’un concours de circonstances puisque six agents ont dû être mobilisés sur des transferts de détenus à l’hôpital de Brest. Ces fonctionnaires «qui devaient être sur la voie publique à assurer police secours ne pouvaient pas faire leur travail» explique Laurent Le Roux, secrétaire national délégué d’Unité SGP Police-FO, le premier syndicat à Brest. Seuls trois collègues étaient alors disponibles pour se rendre sur le terrain.
7 nouveaux policiers arrivent
Le manque de moyens humains ne concernait pas seulement les gardiens de la paix, puisque même la brigade anti-criminalité (BAC)
s’est retrouvée avec une patrouille de deux au lieu de trois normalement.
La situation devrait s’améliorer légèrement dès ce mardi avec l’arrivée des nouveaux policiers mutés à Brest, comme chaque 1er
septembre. Cette année ils sont sept. Un renfort «insuffisant» pour les syndicats, qui comparent avec la quarantaine d’arrivées enregistrées à Rennes ou à Nantes. Ils rappellent que 27 fonctionnaires vont partir en retraite d’ici deux ans, soit plus de 10% des effectifs brestois.
L’ensemble du Finistère concerné
Unité SGP Police-FO, premier syndicat à Brest, rappelle que le manque d’effectif n’est pas propre à la cité du Ponant. Le Finistère
est particulièrement mal doté en forces de l’ordre : il ne compte que 1.649 policiers et gendarmes quand les Alpes-Maritimes, département à peine plus peuplé, totalisent 4.645 postes (1 policier ou gendarme pour 549 habitants dans le Finistère, contre 1 pour 233 dans les Alpes-Maritimes). Au delà du coup d’éclat syndical, cette fermeture de l’accueil de nuit est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les policiers, qui dénoncent depuis des années l’insuffisance des effectifs, alors que la délinquance à Brest a plutôt tendance à progresser. «Il y a réellement une urgence, estime Laurent Le Roux. Il faut donner les moyens d’assurer la sécurité car plus on laisse la situation se dégrader et plus demain on aura des difficultés. Si ça perdure, c’est la délinquance qui va gagner du terrain et on ne pourra plus intervenir.»
Une rencontre a déjà été demandée au nouveau préfet du Finistère Philippe Mahé et au nouveau directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) Thierry Courtecuisse, qui prend ses fonctions ce 1er septembre à Quimper.