Halte à diffamation !
Vaujours : le policier accusé d’avoir blessé un adolescent s’explique
Un contrôle d’identité a dégénéré samedi dans cette petite ville de Seine-Saint-Denis, où un adolescent a été blessé par un policier avec une paire de ciseaux.
Sur des extraits vidéo, on distingue un jeune homme qui porte son tee-shirt sous le menton, des traces de sang sur le torse et ce titre « un policier plante des ciseaux dans la gorge d'un ado ». Il s'en sort avec trois jours d'incapacité totale de travail. Quant à Yannick Landurain, major à la BAC et délégué UNITÉ SGP POLICE, nommément désigné dans l'article, il se défend d'avoir volontairement porté ce coup. Et dépose plainte lui aussi.
Un contrôle d'identité après des insultes
« Samedi, dans une rue de Vaujours, on s'est fait insulter de fils de pute par un groupe de jeunes sur le trottoir. On a fait demi-tour, on est descendu pour les contrôler. » Lui évoque cinq jeunes présents, un peu « embarrassés » à l'approche des policiers. « Le premier a ouvert sa sacoche pour trouver sa carte d'identité. Une pointe de ciseaux dépassait, j'ai pris les ciseaux, je l'ai contrôlé et j'ai gardé la paire de ciseaux dans ma main gauche pour la palpation. » C'est un autre adolescent qui a été blessé. D'après le policier, ce dernier aurait multiplié les insultes à l'égard de l'équipage, leur disant qu'ils ne se « comporteraient pas ainsi avec des anciens ».
« Je l'ai attrapé par le cou, j'avais encore les ciseaux dans la main »
L'adolescent blessé – qui n'a pu être contacté – soutient au Point que les policiers souhaitaient qu'ils se dispersent et que « ça n'allait pas assez vite ». « Il a avancé vers moi, a pointé ses ciseaux et me les a plantés dans la gorge », dit-il à l'hebdomadaire. L'adolescent indique en outre qu'aucun policier ne lui serait venu en aide, et n'aurait appelé les pompiers. « Il recommençait à nous insulter. Je suis allé l'interpeller, il s'est raidi en faisant des gestes avec les bras. Je l'ai attrapé par le cou, j'avais encore les ciseaux dans la main, il a eu un mouvement de recul, j'ai vu qu'il était blessé et que du sang coulait. Il m'a dit "Tu m'as planté". Je lui ai dit que non. J'ai tout arrêté, je lui ai dit de s'asseoir, de se calmer et les pompiers ont été appelés. C'est vérifiable, j'ai prévenu ma station directrice. J'ai expliqué que j'avais tenté d'interpeller un individu suite à un outrage, que j'avais des ciseaux dans les mains, que ça l'avait coupé au niveau du cou et qu'il avait une plaie saignante. »
Placé en garde à vue pour outrages
L'adolescent a été interpellé après les soins, à la sortie de la clinique du Vert-Galant, et placé en garde à vue, pour outrages et menaces de mort. « Il m'a dit qu'il savait bien que je n'avais pas fait exprès », assure le policier incriminé. La procédure, visant le mineur, est transmise au parquet pour appréciation. Aucune suite n'a été décidée à l'encontre du mineur. Son père a aussi été placé en garde à vue pour outrages – filmés par une caméra-piéton de la police – et remis en liberté avec un rappel à la loi. L'interpellation du mineur, elle n'a pas été filmée par la police.
Le fonctionnaire a déposé deux plaintes
Aucune plainte n'a encore été déposée à la police des polices. Quant au major de police, il indique avoir déposé deux plaintes. Une à la suite de l'intervention pour « outrages et violences ». La seconde, ce mercredi, pour « menaces de mort et atteinte à la vie privée », pour les messages le visant suite à la parution de l'article.