Incidents au Stade de France : Un syndicat de police demande au préfet de police de Paris de « prendre ses responsabilités »
L’un des principaux syndicats de police, UNITÉ SGP POLICE, demande jeudi au préfet de police de Paris, Didier Lallement, de «prendre ses responsabilités» dans le fiasco samedi au Stade de France, en interpellant Gérald Darmanin sur la chaine de commandement.
Dans un tract, le syndicat interpelle le ministre de l’Intérieur: «Monsieur le ministre qui est le donneur d’ordres?!». A côté d’une photo du préfet Lallement, il écrit: «si aujourd’hui, vous estimez que des gestes ont été inappropriés, c’est probablement parce que les ordres donnés étaient inappropriés».
Interrogé par l’AFP, l’autre principal syndicat Alliance n’a pas souhaité s’exprimer sur les incidents du Stade de France.
«Que le ministre pointe du doigt des responsabilités individuelles sur le dispositif collectif, ce n’est pas choquant. Ce qui est plus gênant, c’est qu’il ne fasse que ça comme remise en cause et que la chaîne de commandement qui remonte jusqu’au préfet de police ne soit pas questionnée», a expliqué à l’AFP le secrétaire général d’UNITÉ SGP POLICE, Grégory Joron.
Mercredi devant les sénateurs qui l’auditionnaient, M. Darmanin a évoqué «des gestes inappropriés et disproportionnés de la part de policiers ou de gendarmes mobiles». Le ministre qui était au PC de sécurité samedi soir au Stade de France a dit avoir «vu personnellement deux faits (…) contraires aux règles d’emploi» et a demandé au préfet Lallement de prendre «des sanctions» contre ces deux personnes.
«On aurait aimé, a poursuivi M. Joron, que la chaîne hiérarchique soit aussi pointée du doigt. On ne retient que le lampiste au bout de la chaîne».
Le syndicaliste estime que si le dispositif au Stade de France «n’avait pas été géré comme cela, il n’y aurait pas eu des gens agglutinés aux grilles». «Après, il ne faut pas s’étonner qu’on ait malheureusement des gestes inappropriés».
Grégory Joron pointe les «mécanismes trop rigides» de la préfecture de Police. «La pp veut se garder le coeur médiatique du maintien de l’ordre, en exposant essentiellement ses effectifs», déplore-t-il. Mais, poursuit-il, un «dispositif de maintien de l’ordre se réfléchit d’abord avec les échelons lourds (CRS, gendarmes mobiles, ndlr) et ensuite avec des moyens plus mobiles et rapides (les Brav ou les Bac, ndlr). Il ne faut pas faire l’inverse».
«Le maintien de l’ordre reste une question de spécialistes, il faut que chacun soit dans son bon rôle», ajoute le syndicaliste, qui relève que Paris est le seul endroit où «la gendarmerie et les CRS ne sont pas invités à la conception du dispositif».