Nageurs-sauveteurs CRS : une présence qui fait sens
Référent national du syndicat majoritaire chez les nageurs-sauveteurs CRS, Patrice Martin revient sur le dispositif le long du littoral varois et rappelle les résultats de cette mission.
Nommé depuis un an à la tête du syndicat des nageurs-sauveteurs CRS, UNITÉ SGP POLICE-FO, Patrice Martin connaît bien le littoral méditerranéen. Chef de poste à Ramatuelle, il sillonne les plages varoises depuis plus de vingt ans.
Ce jeudi, les équipes CRS reprenaient leurs marques sur les différents spots varois avant l’ouverture officielle vendredi 2 juillet, souvent auprès de sauveteurs locaux. Si 295 personnels seront affectés sur l’ensemble du littoral français, 35 seront basés dans le Var, répartis sur cinq communes : Six-Fours-les-plages (7 MNS), La Londe (4), Le Lavandou (8), Ramatuelle (8), plus la présence de quatre sauveteurs pour les Missions de police du plan d’eau (Mppe) et enfin, quatre à Saint-Raphaël.
En 2020, « on doit le maintien de cette présence sur les plages varoises grâce au soutien indéfectible de ces maires varois », apprécie-t-il. Il se réjouit également de débuter cette saison dès
« le week-end de fin de l’année scolaire », pour cette mission « de surveillance et de police sur la plage, aux abords et en mer ». Par ailleurs, le dispositif CRS sur les plages a d’ores et déjà été reconduit pour l’été 2022 par le ministère de tutelle. « Les effectifs sont pérennisés : on demande toujours un plan pluriannuel (3 ou 5 ans) qui permette aux communes de s’adapter pour leur budget ». Maintenir une spécialité de la police qui existe depuis 1958 (apparition de sauveteurs bretons après un été de fortes noyades) tient à cœur de celui qui aimerait pouvoir « anticiper pour les formations, les recrutements », avec en ligne de mire les J.O. 2024 en France, synonyme de forte affluence.
Désamorcer les tensions
Si l’assistance à personne en danger est le cœur de leur action, les équipes font face à de plus en plus d’interventions de police pure : « On constate un peu plus de petits conflits qu’on arrive à désamorcer par une présence immédiate ». Est-ce l’effet déconfinement avec des vacanciers en roue libre, bloqué en France ? Le chef de poste mise clairement sur le lien police-population à l’ordre du jour du récent Beauvau de la sécurité :
« Personne n’est mieux placé qu’un CRS sur la plage pour tisser ce lien avec la population », des policiers qui œuvrent de conserve avec les jeunes sauveteurs ramatuellois, les autorités locales et l’ensemble du tissu professionnel de la plage.
« On présente un visage plus abordable sur un lieu de vacances, contextualise-t-il. Les gens comprennent mieux notre service auprès d’eux ». Malgré cette prévention de tous les instants, le travail est dense sur la côte. « Dura lex…sed lex », reconnaît-il en citant les infractions relevées en 2020 sur le littoral varois :
42 mises à disposition d’un officier judiciaire ; 384 infractions maritimes (vitesse, équipements) ; 40 infractions de droit commun (stupéfiant, délit de fuite, vols) ; 74 infractions de police générale (commerce illicite sur domaine public, non-assistance à personne, hygiène…). Le théâtre des opérations a été plutôt vaste pour les CRS, qui ont aussi dans leur champ de vision la menace terroriste…