« Nul ne confisquera la parole des policiers ni des citoyens »
« Nul ne confisquera la parole des policiers ni des citoyens ». Dans un communiqué daté du mardi 18 mai 2021, les syndicats de la police nationale rappellent qu' »aucun responsable politique ne pourra accéder à la tribune » lors du rassemblement qu’ils organisent devant l’Assemblée nationale mercredi 19 mai 2021, après les meurtres du brigadier Eric Masson et de l’adjointe administrative Stéphanie Monfermé. Des représentants de toutes les tendances politiques ont annoncé qu’ils y prendront part tandis que le ministre de l’Intérieur viendra « saluer les policiers » selon Beauvau.
À l’appel de l’ensemble des syndicats de la police nationale, un rassemblement doit se tenir mercredi 19 mai 2021 à Paris devant l’Assemblée nationale à partir de 13 heures. « Il s’agit d’exprimer le soutien de la population à sa police républicaine », précise l’intersyndicale qui a pris la décision d’organiser ce rassemblement après la mort du brigadier Eric Masson, tué le 5 mai dernier au cours d’une intervention sur un point de deal à Avignon, dans le Vaucluse (lire sur AEF info), et à la suite de l’attentat de Rambouillet (Yvelines) du 23 avril 2021, au cours duquel un homme a tué au couteau Stéphanie Monfermé, une adjointe administrative du commissariat de la ville (lire sur AEF info).
De nombreux représentants politiques de tous bords devraient se rendre à ce rassemblement : le premier secrétaire du PS Olivier Faure, le candidat communiste à l’élection présidentielle Fabien Roussel, la présidente du conseil régional d’Île-de-France Valérie Pécresse, le député LR Éric Ciotti (Alpes-Maritimes), le député européen RN Jordan Bardella, etc. Le ministre de l’Intérieur doit également venir « saluer les policiers » selon son cabinet. Seuls les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon ne seront pas représentés.
« LA TRIBUNE D’AUCUN PARTI NI D’AUCUN MEMBRE DU GOUVERNEMENT »
« La sécurité transcende les clivages politiques », admet le communiqué de l’intersyndicale, qui souhaite néanmoins éviter la récupération de l’événement à des fins politiques. Elle précise que le rassemblement ne sera « la tribune d’aucun parti ni d’aucun membre du gouvernement » mais bien « celui de la population et de sa police » : « Chacun est donc libre d’y participer mais nul ne confisquera la parole des policiers ni des citoyens. Nous rappelons qu’aucun responsable politique ne pourra accéder à la tribune ni s’y exprimer demain. »
« Ce ne sera pas un temps d’échanges avec le ministre ou les politiques, et de toute façon on ne leur tendra pas le micro », assure Grégory Joron, le secrétaire général adjoint du syndicat Unité SGP-police FO, qui regrette que la polémique autour de la venue du ministre à ce rassemblement fasse plus de bruit que le « sujet même de la manifestation ». De son côté, le secrétaire général du syndicat Alliance police nationale (CFE-CGC) Fabien Vanhemelryck estime que « si le ministre vient, c’est qu’il est d’accord avec ce que nous demandons, et qui va au-delà de ce que nous a dit le Premier ministre, à savoir la mise en place de peines minimales » pour les personnes qui agressent les forces de l’ordre.
DES INTERVENTIONS DES QUATRE CONFÉDÉRATIONS
Selon les informations recueillies par AEF info, le ministère a autorisé ses représentants à se joindre à ce rassemblement. Contactée, la DGPN ne souhaite pas préciser si certains de ses cadres seront présents. Outre les policiers, les citoyens et un grand nombre de personnalités politiques, plusieurs « célébrités » pourraient également venir apporter leur soutien aux policiers, selon plusieurs sources concordantes.
Ce rassemblement sera ponctué par les interventions les représentants des quatre principaux syndicats de police, par ailleurs affiliés à quatre confédérations : Grégory Joron pour FO, Fabien Vanhemelryck pour CFE-CGC, Olivier Varlet pour l’Unsa et Christophe Rouget pour la CFDT. Plusieurs vidéos doivent par ailleurs être diffusées sur un grand écran, certaines pour expliquer les conditions de travail du policier aujourd’hui, d’autres pour délivrer des témoignages d’agents gravement blessés. Des proches de policiers disparus auront également la parole, mais ni la famille d’Eric Masson, ni celle de Stéphanie Monfermé ne seront présentes. Pour coordonner l’ensemble, un journaliste doit s’occuper de l’animation.
Côté sécurité, c’est la préfecture de police qui sera à la manœuvre. Chaque organisation syndicale dispose par ailleurs d’un service d’ordre fort d’une trentaine d’effectifs.