Opéré à cœur ouvert dans le métro quand les CRS sauvent une vie
Un quinquagénaire, victime d’un arrêt cardiaque à Lyon, a survécu, grâce à l’action de policiers d’une
compagnie républicaine de sécurité, en opération de maintien de l’ordre au même moment dans le secteur. Une belle histoire qui ne doit rien au hasard.
«Servir». La devise des CRS a pris tout son sens, mardi 8 décembre, jour de manifestation contre la loi sur la sécurité globale. Vers 17 h 30, le brigadier-chef Laurent, posté avec des confrères aux abords de la station Bellecour, en Presqu’île de Lyon, est averti par un passant de l’état de santé préoccupant d’un usager, dans les dédales du métro.
«On a commencé directement le massage cardiaque»
Un homme de 54 ans vient de s’effondrer en marchant, après un arrêt cardio-respiratoire. Malgré la forte fréquentation des lieux, peu de monde a porté assistance à la victime, blessée à la tête dans sa chute. « Elle était accolée au mur. Il avait une grosse flaque de sang. On a commencé directement le massage cardiaque», se remémore le brigadier-chef, accompagné de quatre autres CRS de la compagnie 46-de Sainte-Foy-lès-Lyon, pour les opérations de secours. Un défibrillateur des policiers est utilisé à huit reprises ! Les agents ont également posé une canule, pour oxygéner la victime.
La victime a récupéré à 80 %
Quelques minutes, dans l’attente des pompiers et urgentistes; où la mobilisation des forces de l’ordre a permis la survie sans lourdes séquelles de la victime. Puis les CRS sont restés pour seconder une opération à cœur ouvert, en plein milieu de la station. Champs stériles, projecteurs .. . et circulation extracorporelle du sang, après branche ment d’un cœur artificiel, précédé de l’ouverture de la cage thoracique, pour stabiliser l’homme avant de le transférer à Bron, deux heures plus tard.« Il a récupéré à hauteur de 80 % ses moyens, précise, soulagé, le brigadier FlorenL. SAMU nous a dit que notre action précoce avait fait la différence. » Deux salles, deux ambiances, alors qu’en surface, dans Lyon, la manifestation était émaillée d’échauffourées.
Ce sauvetage ne doit rien au hasard. Parmi les cinq héros de la CRS46, deux, dont le brigadier-chef Laurent, sont nageurs sauveteurs l’été sur les plages françaises et ainsi formés aux premiers secours en équipe. « En 18 ans, c’est la deuxième fois que je dois choquer une victime », confie-t-il. Les trois autres sont secouristes opérationnels CRS de niveau2 (SOC2). Une qualification nouvelle, née en 2015, dans le sillon de la vague d’attentats qui a frappé la Fiance.
« Arrêter une hémorragie, poser un garrot »
« Le SOC2 a un rôle de chef d’agrès, pour coordonner ses collègues, SOC de niveau 1, en cas notamment de tuerie de masse. Tous les CRS savent arrêter une hémorragie, poser un garrot, réagir par rapport à une personne inconsciente… L’idée est de prodiguer les premiers secours les plus larges possible, faire du triage de victimes et du damage control [limiter les dégâts, ndlr] alors que les pompiers ne pourront pas rentrer dans la zone d’exclusion, tant qu’elle ne sera pas complètement sécurisée », décrit le brigadier FlorenL