« Vous n’avez pas les couilles » La réponse d’un policier à Yann Moix
Ce samedi 22 septembre, dans l’émission Les terriens du samedi sur C8, l'écrivain et polémiste Yann Moix a accusé les policiers de "se victimiser". "Vous venez dire ici que les policiers ont peur (…), que vous chiez dans votre froc", a -t-il rétorqué à notre confrère journaliste Frédéric Ploquin, venu présenter son livre La peur a changé de camp, qui évoque le travail des policiers "la peur au ventre" sur fond d’insécurité.
Deux policiers étaient également présents pour témoigner. "La peur au ventre, vous n’avez pas les couilles d’aller dans des endroits dangereux", leur a lancé Yann Moix. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a dénoncé ce dimanche des propos "intolérables".
Yann Moix,
Une fois de plus, une fois de trop !
Vos propos ce samedi, durant l'émission Les terriens du samedi soir, attestent votre mépris sans commune mesure envers les femmes et les hommes policiers et gendarmes qui, au péril constant de leurs vies, tentent de maintenir debout notre République en tous lieux de notre beau pays.
Vous n’êtes ni plus ni moins qu'un pleutre se réfugiant derrière un pupitre et devant des caméras pour balancer vos insultes. Vous êtes l'archétype même de l'individu sans "couilles" qui, croisant des syndicalistes policiers à Calais en janvier dernier, faisait son mea culpa… Il est vrai que les caméras étaient absentes et que rien n'aurait pu servir votre minable besoin d'exister.
Oui, la peur a changé de camp par la faute d'individus comme vous qui alimentent au moyen de leurs déclarations infamantes la haine anti-flics.
Oui les flics, mes collègues, travaillent la peur au ventre en se disant chaque matin, en regardant leurs compagnes et compagnons et en embrassant leurs enfants, qu'ils ne rentreront peut-être pas vivants le soir. Oui, les flics ne sont pas suffisamment payés. Oui, les flics méritent mille fois plus de considération et de soutien des politiques de tous bords.
Mais je l'affirme : les flics continuent et continueront à faire régner les lois de notre belle république. Cette belle république dont vous vous écartez lorsque l’appât du gain dicté par une vraisemblable ignoble idéologie vous entraîne dans des états où règnent la dictature et l'absence totale des droits de l'homme. Et de quel droit osez-vous parler et insulter celles et ceux dont vous ne connaissez rien ?
Auriez-vous ce courage qui est le leur d'entrer quotidiennement dans des cités où, à tout moment, ce sont des micro-ondes, des machines à laver, des cocktails Molotov qui pleuvent ? Non, car pour cela il faut être tout sauf un pauvre type absent lors de la distribution des attributs dont vous affirmez que nous sommes démunis.
Risqueriez-vous votre peau pour moins de 2.000 euros par mois ? NON et eux, mes collègues, le font sans relâche !
Non, vous n'avez jamais vu la mort en face comme notre jeune collègue qui s'est fait tabasser à terre à Champigny-sur-Marne la dernière nuit de la Saint-Sylvestre par une horde de voyous qui devaient avoir vos paroles et vos raisonnements dans leurs têtes de criminels.
A l'instant ou je vous écris ces quelques lignes, je n'ai qu'une envie : celle de vous prendre par la peau du dos et de vous mettre dans un véhicule de patrouille, dans un fourgon de CRS, dans un équipage de la BAC : à ce moment-là, vous sauriez de quoi est fait notre quotidien.
Je suis certain qu'à la première escarmouche, l'odeur pestilentielle qui émanerait de votre personne obligerait mes collègues à rebrousser chemin…
Vous êtes indigne d'une profession que je respecte profondément.