SIDÉRATION, COLÈRE ET TRISTESSE AU COMMISSARIAT D’ANGERS…
Moins de deux semaines après la mort d’une fonctionnaire administrative à Rambouillet et au lendemain du meurtre d’un policier à Avignon, le bureau Maine-et-Loire d’UNITÉ SGP POLICE FO dénonce la violence montante et le manque de moyens pour la contrer.
Touché par trois balles tirées par un homme soupçonné de trafic de drogue, un policier, brigadier de 36 ans, est mort, mercredi 5 mai 2021 à Avignon (Vaucluse). Ce drame survient moins de deux semaines après le meurtre de Stéphanie Monfermé, fonctionnaire administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines). Deux hommages, l’un spontané l’autre officiel, lui avaient été rendus à l’hôtel de police d’Angers.
La « famille police » encore endeuillée
Un hôtel de police où régnait, ce jeudi 6 mai, une atmosphère empreinte de colère, de tristesse et de sidération, confie Aurélie Brangbour, secrétaire départementale adjointe du syndicat
UNITÉ SGP POLICE FO. Coup sur coup, nous vivons des drames qui nous touchent au plus profond, rapporte la policière, qui adresse ses premières pensées à la famille du collègue mais aussi à la famille police encore endeuillée.
« De plus en plus de violence »
La représentante syndicale constate, amère, qu’il y a un glissement, un basculement, vers de plus en plus de violence. Pour certains délinquants, il n’y a plus de frein. L’uniforme ne représente plus rien. La vie d’un policier non plus », alerte Mme Brangbour. Un autre constat amer est établi. Le ras-le-bol des policiers provient également des soutiens de circonstance, de l’instrumentalisation de la police. On en a marre d’être un outil au centre de débats politiques », tonne Aurélie Brangbour.
Pas les moyens pour cette « guerre » Elle pointe notamment les termes martiaux prononcés, quelques heures après la mort du policier avignonnais, par le ministre de l’Intérieur. On nous parle de guerre contre la drogue, de soldats, mais nous n’avons pas les moyens d’agir. Pour une police en guerre, nous avons besoin d’effectifs. La réalité à Angers, c’est qu’il manque 15 à 20 personnels.
La représentante d’UNITÉ SGP POLICE FO salue, dans ce contexte, l’engagement de ses collègues : Ils connaissent les risques qu’ils prennent au quotidien mais continuent à faire leur boulot, car ils pensent aux victimes et à la sécurité des citoyens.